"L'esprit envahi de souvenirs et préoccupé par l'avenir perd la fraicheur de l'instant présent.Nous sommes alors incapables de reconnaitre la simplicité lumineuse de l'esprit qui est toujours présente derrière le rideau des pensées."

Matthieu Ricard

"Le bonheur c'est de continuer à désirer ce que l'on possède déjà"
Saint Augustin

"L'important c'est d'être à soi-même sa propre lumière, son propre maître et son propre disciple."
Krishnamurti (1895-1986)

Amor vincit omnia









dimanche 6 novembre 2011

Les soldats blancs de Jérusalem..

Aujourd'hui, ils feront leur patrouille devant la porte de Damas, une des principales entrées de la vieille ville de Jérusalem. Deux soldats israéliens qui surveillent les allées et venues de centaines de gens qui se pressent à cet endroit précis, rien que de très banal pour la ville trois fois sainte, où tensions et violences se déclinent parfois au quotidien. Oui, mais voilà, ces deux militaires sont blancs, de la tête au pied. Visage, uniforme, casque, arme (en plastique) et paquetage sont totalement blanchis. La pureté du blanc recouvrant le symbole de la force, le tout sans un mot. Juste deux paires d'yeux qui vous regardent, plus ou moins longtemps, plus ou moins insistants. Et les passants réagissent. Palestiniens, Israéliens, touristes, chrétiens, juifs, musulmans. Il y a ceux qui rigolent et se précipitent sur leur portable pour faire une photo. Ceux qui les invectivent en criant, ce sont les plus gentils : "Ça va pas, la tête ?" Et puis il y a la police ou les gardes-frontières qui ne savent pas sur quel pied danser et finissent par les interpeller. Alors, ils sortent leur carte d'identité, et surtout l'autorisation frappée du tampon de la police qui cautionne leur activité. Faire réagir Car Yuda Braun et Jonathan Peleg se mettent en scène pour une performance, style théâtre de rue-agit-prop. Leur "projet" s'intitule : "deux soldats blancs patrouillent le no man's land". C'est Yuda qui en a eu l'idée. À partir de 2009, on a pu le voir, seul, patrouiller, totalement blanchi, dans toutes sortes de lieux à Jérusalem. À l'est, à l'ouest, dans la vieille ville, à Mea Shearim, le quartier juif ultra-orthodoxe, à Mahaneh Yehouda, le grand marché de la ville juive. Parfois aussi en Cisjordanie, dans des colonies et dans des villages palestiniens. Depuis peu, Jonathan est venu le rejoindre. Pour eux deux, il s'agit de faire réagir les habitants d'une ville qui, disent-ils, "n'est que tension et émotions... Ici, ça brûle en permanence, tous les jours que Dieu fait. Palestiniens et juifs, ultrareligieux et laïcs, un océan de conflits !" Provocation ? Volonté de faire réfléchir ? En un mot de l'art.

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